La réponse qui est généralement donnée est de contribuer à la survie de la planète en développant des énergies renouvelables qui ne dilapident pas le capital énergétique de la planète que nous souhaitons transmettre à nos enfants.
La réalité est peut-être un peu différente…
Un certain nombre de décisions politiques ont été prises au niveau international.
Dans ce cadre, la France s’est engagée à porter à 23 % en 2020, puis à 30 % en 2030, la part des énergies renouvelables de son mix énergétique, c’est-à-dire de toutes les formes d’énergies produites.
Les engagements de la France dans l’énergie éolienne
Dans ce mix énergétique, la France s’est engagée à porter à 40 % la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité en 2030.
Et dans cette production d’électricité, la France s’est engagée à porter la puissance éolienne à :
- 25.000 MW en 2020, dont 19.000 MW pour l’éolien terrestre et 6.000 MW pour l’éolien marin ;
- et à 31.000 MW en 2030, dont 25.000 MW pour l’éolien terrestre, l’éolien marin restant à 6.000 MW.
Aujourd’hui, la puissance installée fin 2017, est de 13.559 MW.
Chacun peut se faire une idée de ce qui va se passer pour atteindre les 19.000 MW d’éolien terrestre en 2020 !
Plusieurs questions de fond se posent :
- Pourquoi la France a-t-elle décidé d’installer une puissance éolienne de 25.000 MW ?
- Pourquoi n’a-t-elle pas proposé 20.000, ou 30.000 voire 40.000 MW ?
- Qui a fait ce choix ?
Manifestement, ce sont nos politiques qui ont décidé sans concertation.
En tant que citoyen chacun de nous est interpellé sur la pertinence de ce choix.
Les engagements de la Bourgogne dans l’éolien terrestre
Pour atteindre cet objectif, l’État français a demandé à chacune des régions de s’engager fermement dans le développement des énergies renouvelables et de donner des objectifs 2020.
Pourquoi en 2012 la Bourgogne s’est-elle engagée à installer 1.500 MW d’énergie éolienne avant 2020, soit 8% des 19.000 MW nationaux ?
Alors que la Bourgogne ne représente pourtant qu’environ 4 % de la France.
Ainsi nos conseillers régionaux de Bourgogne ont pris la décision majeure de développer l’éolien par rapport à d’autres solutions.
A ce stade, il est également intéressant de constater que la Franche Comté ne s’est engagée que pour 600 MW et que toutes les régions de France n’ont pas fait le même choix que la Bourgogne comme le montrent les cartes qui suivent.
Quelle était la situation en 2011 ?
- Les parties en bleu foncé indiquent l’installation de nombreuses éoliennes.
- Les parties en blanc indiquent l’absence d’éoliennes installées.
- Ainsi, il y a des régions de France où il n’y a aucune éolienne installée en 2011
Quelle était la situation en 2013 ?
La situation est un peu moins contrastée :
- Aucune éolienne en Aquitaine.
- La Bourgogne en est à 138 MW.
- La Franche Comté en reste à 30 MW.
Quelle était la situation en 2015 ?
- Aucune éolienne en Aquitaine.
- La Bourgogne en est à 297 MW.
- La Franche Comté en reste toujours à 30 MW
Quelle était la situation en 2017 ?
- La puissance éolienne raccordée à la Région Bourgogne-Franche-Comté est de 569 MW.
Quelle est la situation en 2018 ?
- La puissance éolienne raccordée à la Région Bourgogne-Franche-Comté est de 652 MW.
- La Région Bourgogne Franche Comté a décidé de maintenir le cap des 2 100 MW d’ici 2020, ce qui explique les décisions qui sont prises en ce moment.
On ne peut que constater qu’il y a manifestement une décision politique dans l’installation d’éoliennes dont la puissance est disproportionnée par rapport aux besoins de notre Région.
Quelle est la répartition des éoliennes terrestres par départements ?
Avec les nouvelles grandes régions (carte ci-dessus), la répartition des éoliennes sur la France garde la même allure.
Par contre, si l’on regarde la répartition par département (carte ci-dessous), il y a de nombreux de départements qui n’ont pas ou quasiment pas d’éoliennes.
En tant que citoyen, nous sommes donc fondés à nous demander pourquoi – alors que d’autres Régions et Départements font d’autres choix – nos politiques bourguignons privilégient l’installation d’éoliennes dont la puissance est disproportionnée par rapport aux besoins des départements, notamment de la Côte d’Or et plus précisément du territoire de la La Grande Côte Châtillonnaise ?
Et ceci alors même quela Bourgogne fait partie des régions les moins ventées de France comme le montre la carte ci-dessous !…
Les études servant de référent pour l’industrie éolienne aujourd’hui, sont celles réalisées sur demande par l’Université de Stanford. Ces études classent la zone centrale de la France en échelle 1/5 à 2/5, quand seules les zones 3 à 5 sont jugées d’intérêt éolien.
- Pour mémoire, le rotor d’une éolienne se met en mouvement dès que le vent atteint 2 m/s (jusqu’à 4 m/s, la production d’électricité par une éoliennne est nulle) – c’est ce que l’on appelle la vitesse d’enclenchement.
- Une éolienne atteint sa puissance maximale dès que le vent atteint environ 12 m/s – c’est ce que l’on appelle la vitesse nominale.
Source Jean-Marie Virely – Assises de l’éolien en Morvan – 27 Novembre 2017
Châtillon-Sur-Seine