Parce que le système électrique français, dont le socle est constitué du nucléaire et de l’hydro-électricité, est déjà décarboné à près de 95%.

Par conséquent, engloutir 121 milliards € dans l’éolien pour lutter contre les émissions de carbone est absurde !..

121 milliards pour l’éolien : des dépenses abyssales… que nous ne pourrons pas financer

121 milliards : c’est le montant le montant du soutien public auquel s’est engagé l’Etat par les contrats signés avant 2017 au bénéfice des producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque.

121 milliards qui viennent s’ajouter :

  • aux 461 milliards de dette extérieure,
  • à une dette publique de 2.299 milliards (« Dépenses ») soit 99 % du PIB* qui n’est que 2.163 milliards (« Recettes »),
  • et à une dette privée (entreprises et ménages) de 3.350 milliards d’euros, soit 130 % du PIB…

* Le PIB mesure  la valeur totale de la richesse produite par les ménages, les entreprises et les services publics.

Une véritable bombe à retardement !

Tout élu trop préoccupé de sa réélection ne tient probablement pas trop à ce que cela se sache, mais au 3 Janvier 2019 :

  • la dette publique rapportée à 1 habitant = € 37.354 !
  • la dette publique rapportée à 1 ménage = € 74.708 !

34.354 € ou 74.708 € c’est ce que chaque français ou chaque ménage devra rembourser au titre des dettes de l’Etat – pour lesquelles il n’aura pas été consulté la plupart du temps – comme pour les 121 milliards de l’éolien !

C’est ce que chaque enfant trouve à sa naissance et qu’il devra rembourser avant même d’avoir commencé à gagner 1 € !..

Lorsque vous regarderez le compteur de la dette publique (calcul de la dette toutes les secondes), ces chiffres seront largement dépassés…

REGARDEZ LA DETTE PUBLIQUE AUGMENTER CHAQUE SECONDE : C’EST ICI

C’est tout simplement hallucinant et irresponsable !

On comprend mieux pourquoi les magistrats de la Cour des Comptes ont tiré la sonnette d’alarme (sans être écoutés).

D’autant plus que le soutien à l’énergie éolienne devrait coûter « 40 milliards d’euros en 20 ans » pour produire seulement 2% de la production électrique française (le photovoltaïque représentant 38,4 milliards pour 0,7% de la production d’électricité !…).

Ces 40 milliards d’euros viennent s’ajouter aux 40 milliards annoncés par EDF pour mettre ses réacteurs nucléaires en état de produire durant 20 ans de plus… 75% de l’électricité dont nous avons besoin.

« Des mécanismes de soutien dont les conséquences financières ont été mal appréciées» (…) «Des charges importantes, durables et mal évaluées» pour reprendre les termes du Rapport de la Cour des Comptes.

Autant dire comme le rappelle Sylvestre Huet (journaliste spécialisé en Sciences – auteur du Blog Le Monde Sciences2, que ces dépenses publiques massives, pour l’essentiel prélevées sur les consommateurs via la facture d’électricité sous la forme de la CSPE auraient pu avoir deux objectifs :

  • agir pour maîtriser les émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de l’action pour diminuer la menace du réchauffement climatique,
  • contribuer à nourrir des filières industrielles générant de l’emploi sur le territoire national.

A noter que la CSPE a augmenté de + 650 % de 2002 à 2018 !…

Pour en savoir plus sur les composantes du prix de l’électricité, c’est ici.

Des dépenses climatiquement mal ciblées

Le rapport de la Cour confirme sur le premier point l’analyse d’un article intitulé « Politique climatique : erreur française et fraude des mots ».

En résumé : le résultat est climatologiquement parlant dérisoire par erreur sur la cible de l’action, visant l’électricité au lieu de viser les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre, comme le chauffage ou les transports aériens et maritimes (exonérés de taxe sur les carburants…)

Pour avoir une « petite idée » du traffic aérien et maritime mondial en live et du montant potentiel des exonérations – bien évidement pas chiffrées – 2 cartes à voir ici et ici

 

Dans ce contexte, le système électrique français, dont le socle est constitué du nucléaire et de l’hydro-électricité, est déjà décarboné à près de 95%, il ne peut donc constituer une cible efficace pour l’action climatique. 

On peut lire, page 22 du Rapport de la Cour des Comptes : «Ainsi, compte tenu de son profil énergétique peu carboné, si la France avait voulu faire de sa politique en faveur des EnR un levier de lutte contre le réchauffement climatique, elle aurait dû concentrer prioritairement ses efforts sur le secteur des EnR thermiques qui se substituent principalement à des énergies fossiles émissives de CO2.

De ce fait, la place consacrée aux énergies renouvelables électriques dans la stratégie française répond à un autre objectif de politique énergétique, consistant à substituer les énergies renouvelables à l’énergie de source nucléaire».

Quand on sait combien il faut d’éoliennes pour remplacer un réacteur nucléaire !..

En d’autres termes :

  • agir pour les Energies Non Renouvelables (EnR) thermiques qui permettent de réduire directement des usages massifs de gaz et fioul pour le chauffage serait vraiment efficace pour les objectifs climatiques… et on y consacre aucune dépense publique.
  • agir pour le soutien aux EnR électriques n’a pratiquement aucun effet climatique mais engloutit l’essentiel de l’effort financier public.

La vraie question

Alors qu’il est présenté comme devant contribuer à éviter le réchauffement, le soutien aux énergies renouvelables électriques n’a comme seul résultat pratique que de contribuer à une diminution de la part du nucléaire dans la production d’électricité.

Pourquoi pas ? (chacun peut avoir son avis à ce sujet).

Mais dépenser 121 milliards d’euros juste pour diminuer de quelques % la part du nucléaire dans le système électrique suppose d’avoir les moyens financiers de le faire.

Avec un endettement de près de 5.799 milliards d’euros (dette publique + dette privée), cela mérite réflexion !

D’autant plus que pour pour se passer de nucléaire, c’est près de 94.560 éoliennes de 3MW qu’il faudrait construire (Lire ici)

Comme le souligne Sylvestre Huet la clarté et la sincérité seraient utiles sur le sujet (Lire ici)

Des dépenses volontairement non chiffrées

Sous pression de l’opinion publique, la filière nucléaire fait depuis longtemps l’objet d’un chiffrage du coût complet de sa mise en œuvre avec des audits externes comme les différents rapports de la Cour des Comptes sur le coût complet du nucléaire, déchets et démantèlement compris, mais aussi recherches publiques.

  • Pourquoi la filière des Energies non renouvelables ne fait-elle l’objet d’aucun chiffrage en coûts complet ?
  • Pourquoi, par exemple, occulte t-on le chiffrage de la restructuration du réseau électrique à raison de l’introduction des EnR ?

A titre d’exemple, l’Allemagne prévoit ainsi de dépenser 40 milliards d’euros pour que son réseau haute tension s’adapte à l’installation des EnR. Or, la prise en compte de ces coûts – dont le montant est spécifique à chaque système électrique et à la part de ces énergies – change radicalement la donne. Elle montre que les calculs fondés sur le seul prix d’installation et de fonctionnement d’un moyen de production (quel qu’il soit) isolément du système, sont très éloignés du réel.

 

Sources

 

 

Châtillon-Sur-Seine