Vœux pieux et ambitions perdues …

Vœux pieux et ambitions perdues 

Comme le souligne le Rapport de la Cour des Comptes d’avril 2018, la volonté de développer des filières industrielles en matière d’Energies Renouvelables (EnR) remonte au Grenelle de l’environnement.

En 2008, un rapport intitulé « Développer une filière industrielle nationale créatrice d’emploi pour améliorer la compétitivité » est remis au ministre chargé de l’énergie.

Le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) publie de son côté une étude intitulée « les filières industrielles stratégiques de la croissance verte ». Sur les dix-sept filières stratégiques qu’elle identifie, sept concernent les EnR. L’étude recommande des positionnements industriels stratégiques, liés à l’existence, avérée ou potentielle, de champions français dans certains domaines et à l’état de maturation des différents marchés.

L’objectif de faire profiter l’industrie française du développement des énergies renouvelables va toutefois rapidement décliner.

En 2010, la programmation pluriannuelle des investissements (PPI) pour l’électricité rétrograde cet objectif à une espérance.

Au sein de la stratégie énergétique, le développement des filières industrielles constitue un objectif secondaire, pour lequel les outils de mesure restent à construire.

Citée par la cour des Comptes, une étude de l’ADEME n’avait pourtant pas hésité à dire que les EnR « représentent (…) un enjeu important en termes de développement économique et d’emploi. Leur diffusion sur le territoire national dynamisera les fabricants d’équipements français (éoliennes, panneaux solaires thermiques et photovoltaïques, chaudières, turbines hydrauliques…), et renforcera les positions des fabricants nationaux de composants ».

La PPE 2016 (Les Programmations Pluriannuelles de l’Energie sont des outils de pilotage de la politique énergétique créés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte) proposait quant à elle de « mettre en place un dispositif d’observation de la chaîne de valeur des filières énergétiques de la transition énergétique incluant notamment le suivi de la balance commerciale et de l’emploi ».

Quel impact de l’éolien sur la balance commerciale et l’emploi ?

Impact de l’éolien sur la balance commerciale 

9 milliards de déficit cumulé en 7 ans ! qui viennent se rajouter aux monceau de dettes qui viendront peser davantage encore en bout de chaîne sur les contribuables.

(Encore faudrait-il s’assurer de la justesse de ces chiffres : Selon le Huffington Post du 28 Novembre 2018, le déficit commercial aurait été minoré de 5 milliards en 2017. D’après les données de l’agence européenne Eurostat, la France aurait ainsi « sous-estimé » ses importations de 12 milliards, et ses exportations de 7 milliards… L’an passé, le déficit commercial de la France a été estimé à 62,3 milliards d’euros. Un montant (vraiment) supérieur à celui de l’année 2016: 48,3 milliards. Ce déficit serait en fait de 67,3 milliards d’euros). https://www.huffingtonpost.fr/2018/11/27/le-deficit-commercial-de-la-france-a-ete-minore-affirme-le-canard_a_23602786/

Cet argent est parti à l’étranger pour financer les importations de panneaux solaires, avec un record de près de 3 milliards d’euros de déficit en 2010, parti en Chine pour l’essentiel.

Ce constat est à mettre en perspective des 121 milliards de soutien public auquel s’est engagé l’Etat par les contrats signés avant 2017 au bénéfice des producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque.

Ces 121 milliards seront distribués à un rythme annuel qui va passer par un pic à 7,179 milliards en 2025. Ils proviennent, selon les magistrats de la Cour des comptes dont le vocabulaire est fort poli, de «mécanismes de soutien dont les conséquences financières ont été mal appréciées qui vont générer, d’après une de leurs formules assassines : «Des charges importantes, durables et mal évaluées».

Le dernier plan de la transition énergétique dévoilé le 28 Novembre 2018 (PPE 2018) a décidé du triplement du parc éolien terrestre composé actuellement de 8.000 machines disséminées sur tout le territoire. Ce qui reviendra à doubler prix de l’électricité pour les consommateurs, qu’il faudra ponctionner encore plus par des taxes écologiques insoutenables qui passeront de 5 à 8 milliards d’euros par an.

Ceci est suicidaire lorsque l’on sait que le poids des dépenses publiques a dépassé les 1000 milliards d’euros.

Impact de l’éolien sur l’emploi 

Selon la Fédération Française de l’Eolien, « le secteur de l’éolien aurait créé 1.230 emplois en 2017, essentiellement dans le secteur des études et du développement. Toutes les régions sont concernées, avec une prééminence de l’Île-de-France qui regroupe les sièges sociaux »

La Fédération professionnelle revendique 17.000 emplois.

On est bien loin des 100.000 emplois évoqués en son temps par un ministre….

Comme l’écrit Ludovic Granjeon, un spéciallste du secteur http://www.economiematin.fr/news-l-eolien-cree-peut-etre-15-000-emplois-mais-il-en-tue-surement-16000, « Dans les dernières années, c’est le chiffre de 10.000 emplois qui était couramment prononcé. Ce chiffre provenait d’une enquête financée par le syndicat éolien auprès de ses propres membres, basée sur des chiffres déclaratifs.

Avec une telle méthode, chaque fois qu’on achète du pain chez un boulanger, on crée trois emplois. Les doubles comptes avec d’autres activités sont fréquents. On peut être dubitatif sur les bureaux d’études, les entreprises de génie civil, les électriciens, qui ne travaillent en fait que quelques semaines sur un chantier éolien.

Pour être certain de ne voir personne, il suffit de se rendre sur un site éolien, où vous serez assuré de ne voir aucun emploi, car en plus ils sont souvent télé-surveillés de l’étranger ou par des robots. 

Les établissements économiques créés pour ces installations ne déclarent d’ailleurs aucun emploi rattaché dans leur immatriculation.

Les seuls emplois pérennes sont ceux de quelques traders, promoteurs, et avocats préoccupés de spéculer sur ce domaine, et bien loin de l’énergie éolienne.

Un groupe d’économistes ayant analysé cette étude a eu bien de mal à convertir ces 10.000 emplois annoncés en 650 équivalents temps plein CDI en rythme annuel à moyen terme ».

Et de rappeler que « La fortune de l’équipe fondatrice d’EDF énergies nouvelles est partie se délocaliser au Luxembourg, alimentée par une taxe publique française, et ne semble pas revenir en France depuis 6 ans, alors qu’elle représente plus d’un milliard €, malgré la participation de l’Etat à 70% !

Les ménages modestes qui font face à 30% d’augmentation de leur facture d’électricité apprécieront.

L’un des prétendus leaders français, EDPR, a son site internet à l’abandon depuis fin 2016, mentionnant toujours le nom de son ancien directeur général parti en catimini depuis 9 mois, et semblant non remplacé à la suite de son rachat par une banque Egyptienne peu connue en Europe autrement que par ses affaires de corruption citées par le Financial Times ».

Quelle valeur ajoutée apportée par l’industrie française dans des filières énergétiques ?

Dans l’éolien comme dans les autres secteurs des énergies renouvelables, « la chaîne de valeur est composée d’un grand nombre d’activités. Elles comprennent en amont les études et l’ingénierie, la fabrication des matériels et équipements, la construction et l’installation, l’exploitation et la maintenance et enfin le démantèlement et le recyclage en aval.

Les industries françaises couvrent moins de la moitié de la valeur ajoutée des investissements et moins de 25 % de la fabrication dans les EnR électriques (éolien et solaire).

L’industrie française est donc loin d’avoir pleinement bénéficié de l’essor économique observé sur le marché des énergies renouvelables ces dernières années. Cette situation tient notamment aux spécificités du tissu industriel français qui a souffert et reste moins développé sur les activités mécaniques ou électrotechniques que son voisin allemand, et donc moins propice à l’extension ou à la conversion aux activités de production pour les filières renouvelables.

Dans une étude consacrée à la filière éolienne, l’ADEME estime que 600 entreprises y opèrent en France. Elles interviennent sur l’ensemble de la chaîne de valeur, mais la France ne compte aujourd’hui aucun ensemblier d’éoliennes terrestres et a perdu ses champions sur l’éolien offshore.

Ainsi, après s’être lancé en 2007 dans l’éolien en mer, Areva a cédé, en septembre 2016, ses activités à l’entreprise Gamesa, son partenaire espagnol dans la co-société Adwen.

En mars 2017, Gamesa a fusionné avec l’allemand Siemens pour former un géant industriel de l’éolien. Le groupe a annoncé en septembre 2017 l’abandon de la turbine éolienne développée jusqu’ici par Adwen au profit du modèle développé par Siemens qui sera fabriqué dans les deux futures usines construites au Havre.

L’usine de fabrication d’éoliennes de Saint-Nazaire d’Alstom, a quant à elle été reprise par General Electric fin 2015.

Les turbines installées proviennent de grands constructeurs étrangers : 80 % du marché est couvert par quatre groupes européens. Pour l’éolien terrestre, la part de la valeur ajoutée française dans les nouveaux parcs se situe, d’après l’ADEME et la DGE, entre 37 % et 41 %.

Fuite de valeur et mainmise étrangère sur le développement de l’éolien viennent s’ajouter à un endettement colossal qui ne manquera pas d’impacter lourdement les contribuables.

 

 

Châtillon-Sur-Seine